L’ABYSSIN

chat abyssin

Origine

Dans le monde des éleveurs de Chats abyssins, la mésaventure d’une Anglaise, Mrs Rosita Forbes, continue de faire sourire. La dame s’était prise de passion pour les chats de cette race et désirait ardemment se procurer des individus dont l’origine serait aussi pure qu’incontestable.

Au lendemain de la Première Guerre mondiale, elle décida donc d’entreprendre un voyage en Éthiopie pour rapporter de là-bas quelques spécimens. Mrs Forbes, en solitaire, parcourut ce pays de long en large, dans des conditions éprouvantes, avant de se rendre finalement à l’évidence : n’existait pas d’Abyssins en Abyssinie ! Dépitée, elle retourna à Londres… où le chat qu’elle avait si vainement cherché était né !

Car, effectivement, ‘Abyssin est anglais… même si son aïeul mâle naquit en Éthiopie. En 1868, un diplomate britannique en poste à Addis-Abeba, découvrit chez des amis éthiopiens un chat nommé Zula, dont le poil, bizarrement tiqueté, ressemblait à celui d’un lièvre. Peu avant son retour en Angleterre, son ami lui fit cadeau du petit animal dont il s’était entiché. A Londres, le diplomate constata que Zula faisait l’admiration de tous. C’est pourquoi il tenta d’obtenir des descendants. Après une série d’échecs, un croisement avec une Chatte européenne au pelage uni et gris foncé produisit, enfin, une portée de chatons qui ressemblaient beaucoup à leur père. On « mélangea » ces petits lorsqu’ils devinrent adultes. C’est ainsi qu’en 1871 les premiers Abyssins apparurent dans une exposition féline à Londres. Mais il fallut attendre 1926 pour que l’Abyssin soit officiellement reconnu.

Aspect général

Dans ses mouvements comme dans ses attitudes, l’Abyssin rappelle le chat vénéré par les anciens Égyptiens, tel qu’il figure sur les gravures et sur les sculptures des colonnes des temples.

Pour beaucoup, c’est le chat par excellence. Son élégance, la proportion parfaite de ses formes, la luminosité de son regard, la beauté originale de sa fourrure et les poses hiératiques qu’il sait prendre font de lui un animal exemplaire. Sa fierté, sa discrétion, la réserve qu’il garde en présence des étrangers parachèvent un portrait fort séduisant.

C’est également un sportif, qui pratique le jeu même à l’âge adulte, et entretient ainsi sa forme physique. Comme chacun de ses gestes révèle à la fois une parfaite maîtrise de soi et une agilité toujours gracieuse, on comprend que l’Abyssin soit de plus en plus recherché.

Standard

Corps

De taille moyenne, il est long et mince ; musclé, souple et très bien proportionné. Les jambes sont fines et nerveuses, et les pieds, petits, dotés de coussinets noirs. La queue, comme tout e corps, est recouverte d’un poil serré ; longue, e le va en s’effilant jusqu’à son extrémité.

Tête

Triangulaire mais sans excès, elle est longue et délicate. Le nez, moyen et foncé, présente une bordure noire. Les oreilles, larges à la base, sont écartées ; leur sommet arrondi porte souvent une petite touffe de poils qui rappelle celle du lynx. Le cou, de longueur moyenne, est élégant. Les yeux se montrent très expressifs : « les plus grands et les plus innocents qui soient » ; lumineux, en forme d’amande, ils sont cerclés de noir. En Europe, on les souhaite de couleur ambre, noisette ou verte. En Amérique, on les préfère dorés ou verts. La truffe est rouge brique et cerclée de noir.

Robe

Le poil de l’Abyssin type – dit Abyssin lièvre à cause de sa couleur et, surtout, de son étiquetage assez semblable à celui du lièvre — est d’un beau brun tirant sur le roux sombre. La fourrure est douce au toucher ; elle ne doit comporter ni taches ni rayures, même peu apparentes.

Toutefois, les juges tolèrent la présence d’une ligne plus sombre le long de la colonne vertébrale, avec un prolongement éventuel sur le dessus de a queue.

Couleur

Les juges se montrent très sévères sur la couleur de l’Abyssin lièvre ; celle-ci doit être sans défaut sur tout le corps ; la teinte du ventre et de l’intérieur des pattes peut cependant aller de ‘orange foncé à l’abricot. Le ton, dans tous les cas, doit être chaud.

Défauts

un médaillon blanc trop important, un sous-poil gris ou trop clair, un manque de étiquetage ou un étiquetage insuffisamment net, des rayures sur les quatre pattes, des marques visibles sur le ventre, une tête trop ronde, l’absence de cercle noir autour de l’œil, des oreilles trop petites ou pas assez pointues, des yeux ronds ou d’une couleur autre que celles admises.

Caractère et comportement

Chat vif, très éveillé et d’une intelligence remarquable, l’Abyssin voue à son maître un amour exclusif, et la réciproque doit se vérifier sous peine de bouderies plus ou moins prolongées ! Si son maître ne se montre pas suffisamment attentif ou s’il reste trop longtemps absent, ce chat perdra sa tranquillité d’esprit : il deviendra triste, n’hésitera pas le cas échéant à fuir un logis devenu par trop inhospitalier. Il faut absolument éviter de le laisser seul durant un long moment ; mais si l’on s’occupe de lui quotidiennement, si l’on cherche à le comprendre, si l’on sait lui exprimer son amitié, a ors on découvrira en ce chat le plus agréable des compagnons.

Joueur, il se calme sur un simple signe. Docile, il obéit à une injonction à la condition qu’elle soit formulée sans le moindre excès ou haussement de ton. Lui-même évite de montrer toute agressivité. Si on le taquine avec insistance, il préfère s’éloigner plutôt que de riposter et de manifester sa mauvaise humeur.

Enfin, lorsqu’il se sent réellement en confiance, l’Abyssin accepte de participer à des jeux et peut même réaliser des tours très simples si ‘on a eu la patience de lui en apprendre.

Sportif, l’Abyssin a besoin d’espace. Dans le cas où l’on ne dispose que d’un appartement, il faut lui donner la possibilité de circuler à sa guise d’une pièce à l’autre. On ne s’étonnera pas de le voir sauter sur le haut d’une armoire : ce chat aime en effet les postes d’observation ! Mais il sera bien plus heureux s’il peut profiter d’un jardin planté d’arbres ; là, grimpant, bondissant, allant de branche en branche avec, toujours, une égale souplesse, l’Abyssin révélera toute sa grâce.

Entretien et alimentation

La toilette de l’Abyssin est des plus simples. La texture même de son poil et sa longueur ne nécessitent qu’un simple brossage tous les deux ou trois jours, effectués dans le sens du poil. En période de mue, l’opération sera réalisée à rebrousse-poil avec une brosse en nylon, et complétée par un léger brossage à l’aide d’une brosse douce. Une fois par semaine, on procédera, naturellement, à un examen complet et à une toilette un peu plus poussée.

De même, son alimentation ne pose pas de problèmes. L’Abyssin mange de tout, ne se montre aucunement difficile. Cependant, on exclura les féculents, les viandes trop grasses, et on lui proposera, en alternance, produits frais et conserves.

Reproduction

Il est émouvant d’observer la grande affection que se portent le mâle et la femelle vivant sous un même toit.

Une mère abyssine peut connaître des gestations difficiles ; il faudra parfois l’aider ou, pour le moins, être présent lors de la mise bas. Peu prolifique, elle donne rarement la vie à plus de trois petits par portée.

On a remarqué, par ailleurs, une lactation chez e le moins importante que chez des chattes d’autres races. C’est pourquoi les éleveurs lui adjoignent fréquemment une bonne « nourrice » européenne qui prend en charge un ou deux nouveau-nés. Celle-ci es considère dès lors comme ses propres petits, et les deux mères vivent en parfaite intelligence.

La croissance des chatons est très ente, quoiqu’ils prennent très rapidement l’allure et les poses de leurs parents.

L’exposition

Un bon brossage suffit à donner une belle allure à l’animal. Préalablement à l’examen du juge, on lustrera son poil, qui ne doit absolument pas paraître « ébouriffé », avec un gant de velours.

L’Abyssin est un animal calme, et la présence de son maître près de la cage le tranquillisera tout à fait.

Variétés

L’Abyssin roux (ou rouge), appelé également Sorre ou, dans les pays anglo-saxons, Alezan, est une variété de grande classe, très appréciée.

La robe doit être doublement tiquetée sur un très beau fond roux soutenu et cuivré, plus foncé sur le corps et d’un ton pus abricot sur le ventre et à l’intérieur des jambes. La pointe de la queue est brun foncé. Le nez est rose. Une ligne plus foncée le long de la colonne vertébrale et sur le dessus de la queue est admise, même si celle-ci se détache nettement. La truffe et les coussinets sont roses.

L’Abyssin bleu, variété difficile à obtenir, a récemment été reconnu par l’ensemble des associations félines. Ce chat possède un pelage gris-bleu chaud avec un tiquetage bleu acier. Le poil de base est crème, tout comme le ventre et l’intérieur des pattes. La pointe de la queue et l’arrière des pattes sont bleu acier.

L’Abyssin beige, par rapport au Roux, présente une robe de couleur faible, voire terne. Le ticking est crème foncé. Les résultats obtenus jusqu’à ce jour ne s’avèrent pas absolument probants.

Ajoutons qu’il existe d’autres variétés : Chocolat, Lilas, Jaune doré, Silver, etc., qui, tout comme l’Abyssin beige, ne sont pas universellement reconnues.